31 juillet 2023
« Business Process Model and Notation » l’outil des workflows qu’il vous faut !
La création de mindmap, de workflow ou encore de diagrammes sont tant de manières de se représenter visuellement un ensemble d’informations, hiérarchisées ou non, placées dans la temporalité d’un projet ou articulées autour de différents concepts. Lorsque l’on utilise ces outils, l’un des aspects les plus importants va être de parler la même langue et donc d’utiliser la même syntaxe. La méthode présentée va nous offrir cette possibilité !
1. BPMN qu’est-ce que c’est ?
BPMN (Business Process Model and Notation) est un standard qui s’impose et devient une référence pour de plus en plus de prestataires de service ou encore d’éditeurs de logiciel.
À la base, on parlait de BPMI (Business Process Management Initiative) en 2004 avec sa toute première version. Il a ensuite été repris en 2008 par OMG (Object Management Group) qui s’occupe de la standardisation de modèles pour les systèmes d’information.
Maintenant, on va passer à son utilité et ses objectifs.
La problématique dans une ESN comme Goweb ou dans un grand groupe comme ADEO va être de représenter les différents processus engagés. Pour cela, il faut que l’ensemble des personnes impliquées dans les flux soient en mesure de les comprendre et les diffuser.
L’idée va être d’utiliser un langage commun, visuel et surtout intuitif. Cela va permettre de faciliter le passage de la modélisation à l’implémentation et/ou l’exécution.
On retrouve 2 grands modèles de diagramme pour la modélisation :
- Diagramme d’orchestration
Orienté sur la séquence d’un processus de son commencement à sa fin avec les différents concepts de flux comme les événements ou les passerelles. - Diagramme de collaboration
Permet de se focaliser sur les interactions entre les différents processus internes ou externes à l’organisation.
Il existe également d’autres types de diagramme (conversation et chorégraphie) qui sont peu utilisés et qui ne sont donc pas abordés dans cet article.
Le cœur de ce billet va se porter sur les forces de BPMN qui lui permettent de créer un consensus entre métier et technique.
Via sa syntaxe, sa sémantique et quelques règles d’usage on constate directement sa lisibilité et sa flexibilité !
2. Les éléments clés du BPMN :
C'est avec quelques éléments de base que nous allons pouvoir aborder la modélisation des processus.
On commence avec les activités représentées sous cette forme :
On y trouve les tâches qui sont des activités non-décomposables et les sous-processus qui sont quant à eux des activités décomposables. Dans les deux cas, ils sont réalisables par une personne, une machine ou une application.
On trouve également les flux :
Ici, c’est un flux de séquence toujours représenté par une flèche pleine et qui indique le sens du processus. Cette dernière est uniquement attachée à des activités, des événements ou des passerelles.
Les événements sont des éléments qui peuvent avoir différents effets sur le processus, on compte trois types :
Ici, on distingue les 3 effets des événements :
- Les événements « catch » qui débutent un processus,
- Les événements « throw » qui interrompent un processus,
- Les événements « intermédiaires » qui influencent un processus,
Et enfin, on peut aussi utiliser les passerelles (Gateway) qui permettent le contrôle du flux et la création de chemins parallèles ou alternatifs.
On va avoir la possibilité de diviser et de réunir le flux de la manière suivante :
3. Les événements
Nous allons aborder plus en profondeur les différents types d’événement et leur nature.
En ce qui concerne les types d’événements, nous avons vu qu’il en existe 3 et pour leur nature, cela varie en fonction des symboles représentés dans le cercle, on va dès à présent voir les plus fréquemment utilisés dans BPMN :
Lorsque l'événement "message" se déclenche, alors le processus va être affecté (en fonction de son type) par l’envoi ou la réception d’un message (un email par exemple).
Lorsque l'événement "temporel"/"timer" se déclenche, c’est-à-dire après un temps défini (ex : 60 min) ou à une date (ex : 12/05/23) ou une périodicité (ex : tous les 01 du mois), alors le processus va subir une modification.
Lorsque l'événement "condition" se déclenche, c'est-à-dire lorsque la condition définie dans le processus devient vraie alors l'acteur va affecter le processus.
Les événements peuvent être situés sur la bordure d’une activité, leur déclenchement modifiera le comportement du processus. On les appellera “événement de frontière” qui pourra soit interrompre la séquence, soit créer un flux alternatif.
Pour l’interruption, on représentera l’événement de frontière de cette manière :
Comme présenté sur le schéma, lorsque l’événement de frontière se déclenche alors le processus continue sur le flux alternatif.
Pour les événements de frontière non-interruptifs, on le représentera de la manière suivante :
Lorsque l’événement est déclenché alors le processus peut continuer sur les deux flux en parallèle.
Il existe une multitude d’événements différents dans BPMN pour modéliser des situations plus élaborées comme les événements de types “lien”, “multiple” et “multiple parallèle”. Pour en apprendre davantage, un petit mail et on sort un numéro 2 !
4. Les passerelles
Cet élément nous permet de créer des conditions et des chemins alternatifs ou parallèles dans nos processus. Les passerelles ou gateways sont représentés par un losange dans lequel on va pouvoir ajouter des éléments pour déterminer son effet. Il existe 4 types de passerelles :
La passerelle exclusive :
C’est la passerelle par défaut qui est utilisée pour créer des chemins alternatifs.
Il existe trois manières de la représenter graphiquement.
Pour la division d'un flux, l'activité qui précède la passerelle va permettre de tester la condition.
On trouve généralement des activités de recherche, demande, calcule ou décision.
La passerelle parallèle :
Cette passerelle a pour avantage de diviser le flux et permet d'exécuter des activités en parallèle.
Elle est représentée par un losange avec un "+" plein à l'intérieur.
Pour la division, on obtient des flux de séquence parallèles et pour la réunion, on va synchroniser l’ensemble des flux pour reprendre la séquence.
La passerelle inclusive :
Cette passerelle permet également de diviser et/ou de synchroniser des flux parallèles en fonction de conditions. Elle est représentée par losange avec un cercle à l’intérieur.
Pour la division, on obtient un flux de séquence parallèle qui s’active en fonction de conditions et pour la réunion, la passerelle va synchroniser les flux actifs pour reprendre la séquence.
La passerelle événementielle exclusive :
On retrouve ici, une passerelle qui s’utilise pour mettre le processus en attente de différents événements. Elle est représentée par un losange avec un double cercle et un hexagone à l’intérieur.
Les flux de sortie de cette passerelle doivent être des événements intermédiaires de type catch.
Le premier événement déclenché détermine le chemin pris pour la suite du processus. Les autres chemins ne pourront pas être suivis même si les événements sont déclenchés par la suite.
Pour éviter que le processus ne se trouve bloqué, il est recommandé d’avoir un événement timer qui se déclenche pour maintenir la continuité.
Avec les éléments abordés dans cette première partie, on dispose maintenant des bases pour commencer à modéliser un grand nombre de processus exécutables au sein d’un projet.
Pour approfondir cette méthode, et aller plus loin dans la modélisation avec BPMN, on se donne rendez-vous prochainement avec la suite !
On abordera les différents types d’activité et leurs spécificités, pour une approche plus complète et stratégique de la modélisation.
Convaincu de l’intérêt de cette méthodologie et envie de l’insuffler dans votre organisation, contactez-nous !